Montpel’libre : La Libellule de la Liberté, de l’Égalité à la Fraternité

Huit années à tisser sa toile au-delà de ses frontières, à diffuser des idées sur l’informatique, la technique, le social grâce à sa paire d’antennes ; une paire d’yeux pour percer les mystères du monde qui l’entoure afin de mieux le servir ; deux paires d’ailes pour mieux couvrir le monde grâce aux cartoparties sur l’accessibilité et l’humanitaire ; trois paires de pattes pour mieux s’agripper à ses objectifs de diffusion de l’informatique libre et pour mieux tenir prise face aux difficultés qu’elle rencontre : telle est constituée notre Libellule Montpel’libre.

En 2008, les logiciels libres connaissent une croissance exponentielle. De plus en plus de personnes, d’entreprises et d’institutions l’adoptent. De plus en plus d’évènements autour du libre voient le jour à travers le monde, dans le but de promouvoir et défendre les intérêts des logiciels libres. Car il faut le dire, les choses n’ont pas toujours été roses pour ces défenseurs.

Afin d’asseoir une très large liberté d’emploi de ces logiciels libres, une égalité d’usage et une fraternité qui permet de mettre en lien tout le monde, l’association Montpel’libre voit le jour le 02 décembre 2008. Depuis lors, l’association qui compte 25 membres actifs, 65 membres participants et une pléiade de volontaires ne cesse de se battre pour valoriser ces biens communs que sont les logiciels libres.

Toutefois, l’association s’intéresse également à des thèmes tout aussi importants tels que l’économie sociale et solidaire, l’innovation sociale et numérique, le développement durable, d’où la grande diversité de ses adhérents : Montpel’libristes débutants, dessinateurs, juristes, randonneurs, jardiniers. Cette diversité prouve que l’association n’est pas qu’un réseau d’informaticiens et de geeks et constitue ainsi une grande richesse pour elle.

La solidarité qui se dégage entre les partisans du monde numérique en général et les Montpel’libristes en particulier se fait encore plus ressentir ces derniers jours avec le soutien inconditionnel apporté à l’un des leurs, CELLOU DIALLO, bénévole actif ayant participé à l’organisation de plusieurs évènements pour Montpel’libre et différentes associations. On a pu voir tous ces partisans du libre et du regroupement social et solidaire se mettre ensemble tel un troupeau d’antilopes pour défendre l’un des leurs, afin que ce dernier puisse sortir des mailles de la justice et que l’OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) qui pèse sur lui soit relevée. D’ailleurs, une pétition circule afin que Cellou Diallo soit libéré et régularisé.

Équipe de Montpel’libre lors de la présentation des logiciels libres à la communauté Emmaüs de Montpellier en décembre 2015.
Présents sur la photo de gauche à droite au premier plan : Cellou, Pascal, Quentin, et au deuxième plan : Romain, Patrick d’Emmabuntüs et François de Mutisystem. Sont absents de cette photos : Nicolas et Cédric.

Aussi vrai que liberté rime avec égalité, l’association Montpel’libre met un point d’honneur sur l’accessibilité de tous aux logiciels libres et aux différentes activités de partage d’idées. C’est ainsi qu’elle a mis sur pied le projet de cartoparties participatives sur l’accessibilité des personnes à mobilité réduite, projet réalisé avec l’utilisation d’OpenStreetMap. Ces cartoparties lui ont valu une reconnaissance nationale et même internationale. Par ailleurs, l’association a également participé aux cartoparties humanitaires en Guinée lors de l’épidémie ébola, ainsi qu’au Népal lors du séisme, en partenariat avec Humanitarian OpenStreet Map Team et Médecins sans frontières. Elle a aussi mis sur crée les Wikipermanences, les WikiCheeses en partenariat avec Wikimédia et les clubs de la presse de Montpellier et Nîmes, ainsi que l’Opération Libre de production de données à Saint-Martin-de-Londres.

Animation lors de la WikiCheese 2016 à Nîmes

Les réalisations de Montpel’libre s’étendent à la création de groupes de travail sur OpenStreetMap et Blender, ceci en lien avec Les Fées Spéciales pour la promotion des films, en partenariat avec le cinéma Utopia. L’association participe aussi à l’organisation d’évènements internationaux tels que les Rencontres Mondiales du Logiciel Libre à Montpellier en 2014, pour lesquelles elle a fédéré des groupes locaux et organisé des actions et des réseaux en amont de l’événement final. Elle a également accueilli l’April, l’Aful et Linagora.

Que ce soit lors d’install party ou d’autres activités sociales et solidaires, l’association attire toujours un public très varié avec des objectifs très différents : les collectivités, les publics des médiathèques, les MJC, les GEM (Groupe d’Entraide Mutuelle), MDA (Maison des Adolescents) et lycées, les TPE, PME et start-ups qui viennent vers le libre par économie ou choix stratégique. Les étudiants qui s’y intéressent avec une démarche militante, et les journalistes qui ont besoin des logiciels libres pour assurer et protéger leurs sources, comme nous le dit Pascal Arnoux, président de l’association Montpel’libre.

Stand Montpel’libre lors du Festival Tropisme 2016 dans le cadre de l’Open Bidouille

Outre l’utilisation du système d’exploitation Emmabuntüs qu’elle qualifie d’équitable et trouve adapté à sa conception du libre, Montpel’libre utilise également d’autres distributions lors des Install-party et cafés numériques : HandyLinux, Mageia, Haiku, Tails, ( pour laquelle elle a ouvert des formations sur la sécurité informatique et cryptographie), PrimTux

Malgré les difficultés qu’elle rencontre, l’association est tout de même très bien entourée par les partenaires qui la soutiennent dans la réalisation des objectifs qu’elle s’est fixée. On peut compter entre autres : Emmaüs, Emmabuntüs, le Club de la Presse, Wikimédia/Wikipédia, l’APF, l’April et des réseaux d’influences tels que la French Tech et FrenchSouth.digital

Dans un futur très proche, l’association Montpel’libre envisage de faire des ateliers dans des maisons de retraite car les plus âgés sont pour elle, un public hors du commun qui comprend parfaitement les enjeux sociétaux de l’informatique libre.

Puis, en lien avec toute une communauté alternative autour d’elle, elle travaille à la création d’une Maison des Biens Communs, qui sera un tiers-lieu citoyen de croisement et d’hybridation, constituant un réel maillage de lieu de vie où, travailleurs, associatifs, institutionnels, bref tous les citoyens pourraient se rencontrer, échanger, partager, se réapproprier et co-créer ensemble, afin que les « logiciels logiquement libres » (Devise de l’association) puissent concourir à rendre le monde entier libre.

Sources des liens de l’article :