Comparatif

Emmabuntüs » Feren OS » Q4OS » SparkyLinux » Void Linux

Ce document est la traduction française de l’article écrit par Shashank Sharma et publié par Linux Format édition#263 de juin 2020. Un grand merci à l’équipe éditrice de Linux Format qui nous a autorisés à reproduire leur article sur le site d’Emmabuntüs.

Shashank Sharma

Dans la journée Shashank est un avocat de New Delhi,
et la nuit il se transforme en militant du logiciel libre !

Distributions Linux 32-bit

Le nombre des distributions supportant les machines 32-bit diminue rapidement.
Si vous en cherchez une, Shashank Sharma vous présente ici ses intéressantes recommandations.

Contrairement aux grosses cylindrées des années 1970, qui restent encore populaires et sont même devenues des voitures de collections, les ordinateurs âgés de même pas 10 ans ne sont plus vraiment attractifs. Ceci est en partie dû à leur manque de puissance de calcul qui limite ce que l’on peut accomplir avec ces machines. Une autre raison en est le coût d’assistance, ce qui explique pourquoi des distributions populaires telles que Ubuntu ne proposent plus de média d’installation officiel pour les systèmes 32-bit, et envisagent d’arrêter dans le futur toute assistance aux logiciels 32-bit.

Malgré ces perspectives apparemment bien sombres, il existe encore un espoir pour les système vieillissants sous la formes des distributions présentées ici. Notre liste n’est en aucun cas exhaustive, et il existe plusieurs autres distributions déterminées à vous aider à faire fonctionner vos vieux ordinateurs 32-bit dans les années qui viennent. Certaines de ces distribution sont mentionnées dans la section « À Considérer Aussi » à la fin de ce comparatif.

À l’exception des jeux interactifs et autres activités réclamant aussi des hautes performances au système, il y a peu de choses que ces vieilles machines ne puissent faire, grâce aux vastes bibliothèques du logiciel libre. Et pour le moins, ces machines peuvent parfaitement tenir le rôle de banc d’essai pour les nouveaux utilisateurs de Linux, sans crainte de casser quoique ce soit.

Installation

Bien commencer, c’est déjà faire à moitié, pas vrai ?

Les utilisateurs déterminés trouveront toujours le moyen d’installer leur distribution, même si la procédure en est très compliquée, mais cela ne manquera pas de dissuader les nouveaux venus. Fort heureusement, beaucoup de distributions Linux, y compris celles présentées dans ce Comparatif, fournissent des média d’installation « live ». Cela vous donne l’option de faire un essai d’utilisation de la distribution avant de l’installer définitivement sur le disque dur.

Emmabuntüs est la plus lourde dans le lot, avec une image ISO de plus de 3Go. Vous ne pourrez pas venir à bout de l’installation si la taille de la partition cible est inférieure à 15Go. C’est assez important, puisque la plupart des autres distributions Linux, y compris celles présentées ici, se contenteront aisément d’un espace de 8Go. La procédure d’installation en elle-même est plutôt simple et l’installateur graphique vous guidera tout au long des quelques étapes nécessaires, telles que le choix du clavier ou de la localité, la confirmation de votre fuseau horaire, etc. Cependant, pour toutes les distributions, l’étape la plus importante de l’installation demeure le partitionnement.

Alors que toutes les distributions rendent l’installation simple et directe, avec l’option de tailler automatiquement l’espace nécessaire au système sur la partition ou le disque cible, Void Linux est une singulière exception. Elle comprend un installateur uniquement en mode texte et basé sur Ncurses. Bien qu’en soi, cela ne soit pas un problème, cette distribution demande aussi à l’utilisateur de passer manuellement par toutes les étapes de l’installation, y compris le partitionnement. Si vous avez l’intention d’installer la distribution toute seule sur un disque, on s’attend à ce que vous le formatiez, soit au format DOS ou GPT, etc., sans vous donner d’instructions claires pour savoir quel type de formatage est recommandé pour quel type de matériel. Ce manque d’instructions claires sur ce front, ne favorisera certainement pas le rythme d’adoption de Void Linux.

D’un autre côté, Q4OS tournera sur une machine à 300MHz avec seulement 128Mo de RAM si vous optez pour l’environnement de bureau léger Trinity. Alors que le projet produit des images CD avec installation « live » incluant KDE Plasma et bureau Trinity, celles-ci sont destinées seulement aux machines 64-bit. Pour les machines 32-bit, le projet ne fournit que des images pour installations seules. Il vous faudra choisir à l’avance l’environnement de bureau que vous voulez installer. Selon la qualité de la connexion internet et la puissance de votre système, le processus peut prendre entre 10 et 20 minutes, voire plus.

En même temps, son installateur basé sur Ncurses est bien plus puissant et beaucoup moins difficile à utiliser que celui de Void. Vous pourrez installer des environnements de bureau additionnels après l’installation en utilisant l’outil de personnalisation du bureau.

L’installateur de Void Linux autorise certaines étapes, telles que la configuration du système de fichiers, seulement si l’étape précédente a bien été réussie.
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Calamares, l’installateur de SparkyLinux, rend l’ensemble du processus un jeu d’enfant.

Pertinence

Quelles sont leurs performances sur des machines peu puissantes ?

Bien qu’elles soient destinées à de vieux ordinateurs, avec moins de puissance de calcul et de ressource mémoire que leurs homologues modernes, beaucoup de ces distributions font de curieux choix de logiciels. Plusieurs sont livrées avec LibreOffice, alors que peut-être le choix d’AbiWord ou autre, aurait fait plus de sens en terme d’occupation mémoire.

Emmabuntüs délivre le même ensemble d’applications pour ses éditions 32-bit ou 64-bit. Cela comprend un assortiment d’applications pour l’utilisation de tous les jours, ou pour les bricoleurs. Même si cette sélection n’est pas nécessairement orientée vers les systèmes peu performants, la distribution vise à compenser cela par le choix de l’environnement de bureau. L’environnement Xfce est en effet beaucoup plus léger que ses homologues KDE et Gnome.

Sur Q4OS et Feren OS une application prend entre 15 et 20 secondes pour démarrer, que ce soit LibreOffice ou un navigateur web. Heureusement il n’y a aucune lenteur lorsqu’on travaille avec une application quelconque. Pendant que Q4OS propose par défaut Trinity, un « fork » de KDE, comme environnement de bureau, Feren OS utilise Cinnamon.

SparkyLinux génère deux images embarquant soit LXQt soit Xfce. Nous avons testé la version avec LXQt et trouvé que c‘est la plus rapide du lot pour lancer une application. Les performances ont également été assez bonnes tout au long du test. Si vous êtes prêts à sacrifier quelques agréables effets graphiques contre des performances, SparkyLinux est peut-être le bon choix pour vous.

De même qu’Emmabuntüs, Void Linux intègre aussi XFCE, mais ces deux distributions sont assez distinctes. Non seulement Void Linux n’a pas les effets graphiques plaisants d’Emmabuntüs, mais encore il n’embarque qu’un nombre minimum d’applications. Il n’offre aucune application de bureautique, par exemple.

Vous serez sérieusement déçus par leurs performances sur des machines dotées d’une RAM inférieure à 4Go.
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La sélection des logiciels embarqués laisse perplexe, considérant le type de matériel ciblé.

Expérience d’utilisateur

Allez vous aimer travailler avec eux ?

Comme d’habitude nous testons les différentes distributions au travers de plusieurs catégories différentes pour déterminer le vainqueur. Mais même le meilleur score dans tous les tests ne va pas être satisfaisant si la mise en route laisse l’utilisateur battu, meurtri et cherchant une meilleure alternative.

Pour une distribution normale, le nombre d’applications embarquées a une influence directe sur sa convivialité. Mais une distribution destinée au matériel plus âgé vaut plus que la somme de ses applications.

C’est pourquoi l’expérience d’utilisateur, qui est la synthèse de tous les différent facteurs tels que les performances et les effets graphiques, est tellement importante. Nous désirons une distribution qui soit facile à utiliser dès l’installation. Une distro gagnera des points si la courbe d’apprentissage n’est pas trop raide.

Emmabuntüs8/10

L’écran d’accueil d’Emmabuntüs déclare fièrement que la distribution vise à reconditionner les vieux ordinateurs ainsi qu’à vous aider à vous familiariser avec Linux. À cet effet, cet écran d’accueil fournit des liens rapides vers les Tutoriels, les Outils, le Gestionnaire de Paramètres, etc.

Son interface bureau Xfce a été pensé de manière traditionnelle, mais le choix d’Emmabuntüs d’utiliser du « Cairo dock » singularise le bureau. La vaste sélection d’applications est là pour s’assurer que la distribution plaira à un grand nombre d’utilisateurs. Il est aussi incroyablement facile de paramétrer le système selon votre envie, que ce soit pour changer les éléments du bureau tel que le dock ou bien pour installer des logiciels supplémentaires.

Le dock comporte beaucoup d’applications rangées par catégories, telle que la Maintenance par exemple. L’ensemble de l’expérience est agréable, si vous pouvez disposer d’au moins 4Go de RAM.

Feren OS8/10

Nous aimons travailler avec Feren OS. Ce système présente un bureau lumineux et plaisant. Cependant, à l’opposé des autres distributions, son plus grand inconvénient est qu’il va arrêter de soutenir les systèmes 32-bit après 2023. Mais cela nous laisse encore quelques années.

Le projet recommande au moins 2Go de RAM, mais si nos tests peuvent servir de références 4Go sont préférables pour avoir des performances optimales. Cette distribution plaira aux utilisateurs expérimentés ainsi qu’aux novices, qui apprécieront l’écran d’accueil avec sa possibilité d’installer de nouveau paquets, tels que des codecs propriétaires, et ses recommandations d’utiles logiciels supplémentaires.

Cette distribution permet aussi l’installation des paquets Snap, et vous permettra de paramétrer les effets graphiques et de configurer les « coins chauds » (hot corners). La nature partiellement “publication continue” (rolling-release) de la distribution peut aussi servir d’introduction douce pour vous permettre d’employer plus avant une distribution complètement “publication continue”.

Q4OS8/10

Q4OS dispose aussi d’un écran d’accueil très complet. Malheureusement, une de ses caractéristiques essentielles – la possibilité de configurer le login automatique – ne fonctionne pas. Cela implique qu’à chaque redémarrage de la distribution, vous devez fournir vos identifiants de connexion, puis lancer le GUI (Interface graphique) avec Startx.

Ce fut le seul défaut détecté durant nos tests. Dans l’ensemble, la distribution fonctionne exactement comme attendu. Son assortiment d’outils personnalisés, comme le Desktop Profiler, fait que l’installation d’environnement de bureau supplémentaires tels que Xfce, Mate, etc. s’apparente à une petite promenade de santé.

Le lanceur par défaut est un véritable cauchemar, qui vous fait naviguer au travers d’un labyrinthe de menus et sous-menus. Heureusement il existe un moyen simple pour basculer vers un autre dispositif en cliquant sur « Switch To Kickoff Start Menu » lors de l’écran d’accueil.Vous avez alors le choix entre trois types de menus, et vous pouvez définir la structure du menu.

SparkyLinux8/10

Ce projet est basé sur Debian et génère deux variantes principales. L’édition stable est basée sur la branche Stable de Debian et propose deux images à télécharger bénéficiant de Xfce et LXQt. Mais si vous souhaitez la version la plus récente, même au prix de la stabilité, la publication semi-roulante (semi-rolling edition) de SparkyLinux est elle basée sur la branche Tests (Testing branch) de Debian.

SparkyLinux et Emmabuntüs sont toutes les deux basées sur Debian, mais là s’arrête leur ressemblance. Sur Emmabuntüs, la sélection des logiciels, et l’accent mis sur les effets visuels révèlent la volonté d’attirer de nouveaux utilisateurs. De l’autre côté, SparkyLinux admet volontiers qu’il s’adresse à des utilisateurs expérimentés. Son meilleur atout est la myriade d’outils personnalisés, bien que beaucoup ne soient pas installés par défaut, qui peuvent vous aider à contrôler d’autres utilitaires et applications. Le menu des applications est classique mais bizarre. Par exemple vous trouverez le gestionnaire de paquets Synaptic (Synaptic Package Manager) sous la rubrique des Préférences.

Void Linux7/10

Malgré sa nature minimaliste, Void Linux, durant nos tests, fut à peine plus rapide que les autres distributions lors du lancement des applications. Cette nature minimaliste signifie aussi que cette distribution n’est pas tout à fait prête pour une utilisation directe. Un avantages évident de cette approche est le degrés de contrôle que vous avez pour peupler la distribution exactement comme il vous plaira. Comme vous êtes dans le siège du conducteur, il n’y aucun risque de voir des logiciels inutiles ou d’autres encombrants, alourdir inutilement votre système.

L’absence d’utilitaire pour la gestion des logiciels n’est pas un problème en soi, mais le comportement du Terminal par défaut est décevant. Ceci est dû à l’utilisation Dash comme shell par défaut, auquel manque les caractéristiques les plus utiles de Bash, telle que la complétion par tabulation (Tab completion) de la ligne de commande. Nous vous suggérons de basculer vers Bash avant de lancer une seule commande dans le terminal. Vous pouvez le faire en exécutant :

chsh -s /bin/bash <username>

Aide et Documentation

Quand vous avez perdu le nord, il est temps de plonger dans le manuel

Avec les exceptions de Feren OS et Void Linux, toutes les distributions proposent aussi des forums assez actifs. Les forums sont d’excellentes ressources car il y a de fortes chances que la réponse à la question que vous voulez poser s’y trouve déjà.

Vous trouverez des tutoriels détaillés pour installer Emmabuntüs, ainsi que la marche à suivre après l’installation, comme configurer le wifi, installer des logiciels additionnels, etc. Ces tutos sont aussi disponibles en versions pdf téléchargeable, en anglais et en français.

La documentation de Feren OS est assez complète et couvre un large spectre de situations, depuis l’obtention d’une image ISO, puis l’installation et l’utilisation de la distribution. Et pour aider l’utilisateur, une large dose de captures d’écran y est disséminée partout.

Q4OS fournit une introduction dépouillée à la myriade d’éléments de la distribution et à ses aspects cruciaux, tels que la gestion des logiciels. La FAQ (Foire au Questions) couvre les questions habituelles, mais vous trouverez aussi sur les forums pas mal de contributions d’utilisateurs sous forme d’astuces et de tutos.

Le wiki de SparkyLinux a des pages détaillées introduisant aux différentes versions disponibles en téléchargement. Vous y trouverez aussi des informations sur l’installation, sur la gestion du système et des applications, et sur de nombreux outils spécifiques à cette distribution (Sparky Tools).

Bien qu’elle couvre tous les éléments essentiels, la documentation officielle de Void Linux laisse beaucoup à désirer. La documentation est concise, lapidaire et ne manquera pas de dérouter les débutants sur Linux. Le projet utilisait un wiki, et bien que celui-ci soit toujours accessible, il n’est plus maintenu. Il est apparent que la documentation officielle est un travail en cours, et nous espérons que de nombreuses pages pourront être remplies plus correctement. Enfin, au lieu de disposer d’un forum officiel, vous pouvez poser vos questions et chercher de l’aide sur le sous-reddit, qui regroupe une active communauté.

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Feren OS devrait mettre en place un forum officiel et Q4OS doit aussi se retrousser les manches dans ce but.

Outils personnalisés

Qu’est ce qui les rend spéciaux ?

Feren OS propose un couple d’utilitaires faits-maison. L’utilitaire Transfer Tool peut être utilisé pour sauvegarder les données de répertoire cruciaux tels que Dossier Personnel, Images, Documents, Téléchargements, etc. De même, vous pouvez utiliser cet outil pour récupérer vos données avec un simple clic. L’autre outil développé en interne est le Web Browser Manager qui peut installer des navigateurs web additionnels en un seul clic.

L’écran d’accueil d’Emmabuntüs est assez efficace. Il regroupe un certain nombre d’outils pratiques par genre, comme Maintenance, Impression, etc. Bien qu’il propose DejaDup comme l’outil de sauvegarde par défaut, vous pouvez aussi installer Systemback, qui possède la même fonctionnalité à partir d’un clic depuis l’écran d’accueil.

SparkyLinux incorpore APTus, un outil graphique de gestion des logiciels, développé en interne, qui vous aide à installer de nouveau logiciel et à maintenir le système à jour. Le projet a aussi développé divers utilitaires et outils graphiques, beaucoup servant d’outils graphiques pour contrôler des applications en ligne de commande. Ceux-ci ne font pas partie de l’installation par défaut, mais peuvent être ajoutés à partir des dépôts logiciels. Parmi les plus populaires on trouvera Sparky-Backup-Sys, qui peut être utilisé pour créer une image instantanée (live image) de votre présente installation Sparky, et comprenant tous les paquets additionnels installés.

L’écran de bienvenue de Q4OS propose d’installer les codecs multimédia. L’outil Desktop Profiler peut être utilisé pour choisir son environnement de bureau, et l’ensemble des applications par défaut que vous souhaitez. Pour l’instant il n’y a que trois options proposées. Vous pouvez choisir un bureau avec toutes les options, ou bien un bureau de base, ou enfin un bureau des plus minimaliste. De même l’écran de bienvenue permet de sélectionner certains effets graphiques et de changer le style du menu de lancement, que nous vous recommandons d’utiliser si vous décider de tester cette distribution.

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SparkyLinux n’obtient pas un meilleur score car beaucoup de ses outils internes
ne sont pas installés par défaut.

Logiciels embarqués

Qu’offrent-elles donc, sorties de l’emballage ?

En raison de la taille de son ISO, ce n’est pas surprenant qu’Emmabuntüs soit pleine à craquer d’applications. En plus de nombreux jeux et didacticiels à destination des enfants, nous avons l’habituelle moisson d’applications multimédia et internet. Contrairement aux autres distributions, Emmabuntüs propose aussi un grand nombre d’applications destinées aux amateurs passionnés, telles que l’éditeur de graphiques LibreOffice Draw, l’éditeur d’images Pinta, l’éditeur d’audios Audacity, l’éditeur de vidéos Kdenlive, Inkscape, Scribus et plus encore. Vous verrez aussi que la distribution supporte nativement les imprimantes HP et Brother.

A côté des applications de bureau pour tous les jours, Feren OS propose aussi le système de restauration Timeshift et le pare-feu Gufw pour vous aider à sauvegarder le système et vos données. Cette distribution propose aussi Geary pour la messagerie et Vivaldi comme navigateur web par défaut.

Q4OS propose une poignée d’applications KDE en complément de son offre de base. Par exemple, vous trouverez le navigateur Konqueror en addition de Chromium, le lecteur de document Okular à côté de qpdfview, etc. Puis il y a la sélection habituelle d’applications pour tous les jours comme LibreOffice, le lecteur de media VLC, etc. Bien que son offre soit loin d’être aussi riche que celle d ‘Emmabuntüs, cette distribution embarque aussi quelques jeux pour votre divertissement. Elle possède aussi nativement un utilitaire de sauvegarde.

SparkyLinux offre aussi LibreOffice et arrive avec le nettoyeur de fichiers Bleachbit, la sauvegarde Timeshift et un utilitaire de configuration du pare-feu. Vous y trouverez aussi Thunderbird, Firefox et une poignée d’autres applications, mais pas beaucoup plus.

Contrairement aux autres, Void Linux a seulement une offre limitée, constituée du navigateur Firefox, du visionneur d’images Ristretto et du lecteur de média Parole. Void Linux embarque aussi un utilitaire de renommage en masse ainsi que le gestionnaire de fichiers Thunar.

Feren OS n’embarque pas autant d’applications que Q4OS ou Emmabuntüs,
mais se rattrape avec quelques intéressants outils natifs.
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Q4OS9/10
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Bien que son offre native soit plutôt limitée, vous pouvez installer aisément
des applications additionnelles sur Void Linux.

Gestion des logiciels

Pouvez-vous les étoffer facilement ?

Emmabuntüs propose d’installer des logiciels non-libres tels que Adobe Flash Player pour Firefox, des codecs multimédia, Teamviewer, et les polices Calibri et Ariel de Microsoft. Il faut décocher la case « Afficher cette fenêtre au prochain démarrage » si vous ne souhaitez pas revoir cette proposition à chaque redémarrage du système.

Feren OS arrive avec Store, une application graphique de gestion des logiciels. À part un rapide aperçu de ses caractéristiques, le système affiche aussi des captures d’écran, des scores et des évaluations fournies par les utilisateurs pour de nombreuses applications. Vous avez aussi l’option d’utiliser le traditionnel Synaptic Package Manager. Bien qu’ils ne soient pas nativement présents, vous pouvez installer Flatpak et le support de paquets Snap avec un simple clic depuis l’écran d’accueil. Vous pouvez aussi installer d’autres navigateurs web, comme Firefox, en utilisant l’outil Web Browser Manager. Cependant de nombreux navigateurs, tels que Google Chrome, Opera ou Brave ne sont pas disponibles pour des installations en 32-bit. Pour les mordus de jeux, la section Recommandations de l’écran d’accueil propose l’installation de Steam, Lutris, PlayOnLinux et Wine en un simple clic. De même vous pouvez installer WPS Office, ou SoftMaker Office si la suite LibreOffice présente par défaut n’est pas la suite bureautique de vos rêves.

L’outil Software Centre de Q4OS est curieusement mal-nommé dans la mesure où il ne peut installer qu’une poignée d’applications. Dans tous les autres cas il faudra utiliser Synaptic Package Manager.

APTus est l’utilitaire graphique installation de logiciels sur Sparky Linux. Il fournit l’accès à toutes les applications contenues dans les dépôts Sparky, au travers de catégories telles que Audio, Web, IM, etc.

Contrairement aux autres distributions, Void Linux a totalement écrit un système de gestion des paquets nommé X Binary Package System (xbps). Pour installer un paquet, vous devez utiliser l’utilitaire xbps-install, ou symétriquement xbps-remove pour le supprimer, et xbps-query pour rechercher des applications dans le dépôt. Les instruction d’utilisation sont contenues dans le pages « man » de ces utilitaires. Si vous souhaiter installer un paquet non-libre, il vous faudra activer le dépôt approprié avec la commande xps-install void-repo-nonfree.

Void Linux ne possède pas d’utilitaire graphique pour la gestion des logiciels, mais ce n’est pas forcément un désavantage.
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Toutes ces distributions revendiquent de larges dépôts de logiciels.

32-bit distros

Le Verdict

Bien que le tocsin n’ait pas encore été sonné pour les distributions orientées 32-bit, le jour n’en est plus très éloigné. Si vous regardez les annonces des distributions qui ont déjà abandonné la production de leurs variantes 32-bit, ou d’autres comme Ubuntu de les arrêter dans les prochaines versions, vous réaliserez la quantité de travail et de temps nécessaires pour soutenir ces machines vieillissantes. Les demandes pour celles-ci diminuent au cours de années qui passent.

Dans notre sélection, le projet Feren OS ne prévoit pas, lui non plus, de fournir des version 32-bit au-delà de 2023, quand terminera la maintenance de la version actuelle. Avec la diminution rapide des prix du matériel, et l’augmentation des besoins en ressources pour la plupart des applications, on risque de voir arriver le jour où ces machines 32-bits ne seront seulement utiles soit comme presse-papier, ou pour jouer une partie de Solitaire. Mais jusqu’à ce moment, les distributions telles que celles présentées dans ce Comparatif vous aideront à utiliser ces machines, et de la façon que vous souhaitez.

Void Linux arrive en dernière position à cause de sa nature minimaliste. Bien que cela ne soit pas un problème en soi, cette distribution demande trop d’efforts avant qu’elle puisse être utilisée à autre chose que surfer sur l’internet.

Dans cet optique, Feren OS est bien supérieur, et sa nature “publication continue” signifie que vous n’aurez pas le souci de la ré-installer pour obtenir des mises-à-niveau. Le projet est encore tout neuf et a été démarré par un jeune développeur. La concurrence avec SparkyLinux et Q4OS fut rude afin de déterminer qui finirait aux 2ème, 3ème ou 4ème places. Mais comme nous n’avons trouvé aucune information sur l’équipe, s’il en existe une, développant Feren OS derrière le jeune informaticien qui l’a initié, nous avons décidé de sortir ce projet du podium.

Avec son environnement de bureau Trinity, et divers autres outils faits-maison comme Desktop Profiler, Q4OS est une des plus peaufinées distributions que nous ayons rencontrées. C’est un vrai plaisir de travailler avec elle, et son « fork » KDE fournit à l’utilisateur de nombreuses options pour configurer l’environnement à votre convenance.

Mais Emmabuntüs arrive en tête de ce Comparatif pour de nombreuses raisons. Ce système intègre la plus large collection d’applications directement disponibles en « sortie d ‘emballage », ce qui signifie que si votre vieille machine a suffisamment de RAM, vous pouvez l’utiliser pour à peu près n’importe quoi, de l’accès à internet jusqu’à la création de musique excellente, et plus encore. LXF

EMMABUNTÜS

9/10



Web: http://emmabuntus.org Licence: GPL & autres
Version: DE 3

Elle a toutes les applications, maintenant il lui faut travailler sur la vitesse.

Q4OS

8/10



Web: https://q4os.org Licence: GPL & autres
Version: 3.10

Quelques effets visuels, et une meilleure documentation pourrait lui offrir la première place.

Sparky Linux

8/10



Web: https://sparkylinux.org Licence: GPL & autres
Version: 5.10.1
Le projet devrait envisager d’offrir ses outils natifs directement en sortie d’emballage.

Feren OS

x/10



Web: https://ferenos.weebly.com Licence: GPL & autres
Version: Classic

Ne sera plus maintenue après 2023. Et manque de transparence sur les développeurs.

Void Linux

6/10



Web: https://voidlinux.org Licence: GPL & autres
Version: 20191109

Il y a du potentiel dans la “publication continue”. L’installateur doit être revisité.

» À Considérer Aussi

Alors que le nombre des projets abandonnant le support du matériel 32-bit augmente de jour en jour, il y a encore quelques distributions qui emploient encore des ressources pour produire des images pouvant démarrer sur ces machines. Il y a la populaire distribution MX Linux, basée sur Debian, qui produit une image avec un noyau 32-bit avec PAE (Physical Address Extension).
Puis il y a antiX, sans systemd, qui est conçu pour être rapide et léger. Il délivre une image 32-bit qui est même réputée fonctionnant sur un préhistorique Pentium 3 avec à peine 256 Mo de RAM. Si vous êtes toujours accro à ces machines antédiluviennes, vous pouvez aussi essayer Puppy Linux. Toutes ces distributions officielles proposent une image 32-bit. Si vous voulez essayer quelque chose de différent, il y a Android-x86 qui vous permet de un OS mobile sur votre ordinateur. Non seulement cette distro n’est guère vorace en ressources, mais en plus elle propose une image 32-bit. À côté de celles-ci, quelques distributions traditionnelles comme Linux Mint, Debian, Tumbleweed d’openSUSE qui continuent aussi à sortir des images ISO pouvant démarrer sur un PC 32-Bit.

Ce Comparatif a été originellement publié en langue anglaise dans l’édition n°263 de Linux Format, datée de Juin 2020 : https://linuxformat.com/archives?issue=263

Note du traducteur : l’auteur de cet article, Shashank Sharma, insiste plusieurs fois sur le fait qu’en deçà de 4Go de mémoire vive, ces distributions 32-bit seraient fort lentes, et même parfois inutilisable. Pour Emmabuntüs au moins, cette remarque n’est pas exacte et en utilisation normale cette distribution peut tourner assez confortablement avec 2Go de RAM.